Le buis Buxus sempervirens Buxacées
Botanique
Le buis est un arbuste à feuilles persistantes, au bois très dur. Les feuilles sont petites, ovales, luisantes, échancrées au sommet et dégagent une odeur caractéristique.

On le nomme aussi buis béni ou bois béni, guezette, ozanne
Propriétés médicinales
Le buis ne figure plus à la Pharmacopée . Son usage n’est plus recommandé désormais. Néanmoins, il possède une activité indéniable.
La présence de buxine, un alcaloïde rend le buis toxique par voie orale. La buxine est surtout présente dans le bois. Elle provoque des troubles digestifs violents, suivis de troubles cardiaques. L’intoxication peut être mortelle. Les chevaux y sont particulièrement sensibles.
Le buis était un fébrifuge réputé, efficace lorsque le quinquina avait échoué selon Cazin. Il a été proposé dans les traitements de la syphilis, la pleurésie, rhumatismes: selon Dorvault (édition de 1945), les parties employées étaient les feuilles, les racines et l’écorce de racine et le bois.
La décoction est un purgatif drastique en infusion ou en poudre.
Une macération de feuilles dans de l’huile, associée à une huile de millepertuis, était employé contre les rhumatismes et les douleurs dentaires.
Des formules anciennes le recommandent pour traiter les pellicules du cuir chevelu: une longue macération des feuilles coupées dans du rhum ou du marc, additionné que quelques gouttes d’huile essentielle de lavande. Et utiliser cette lotion chaque jour pour frictionner le cuir chevelu.
Ethnobotanique

Le buis est connu pour son bois depuis la préhistoire, ce bois est parfois plus lourd que l’eau. Ce bois dur est sculpté ou tourné, pour fabriquer par exemple des pièces de jeu d’échec ou de petits instruments à vent, ainsi que des engrenages, des clavettes (cheville de bois).
Sa présence dans les cimetières est fréquente, les catholiques conservent toute l’année la tige bénite lors de la fête des Rameaux.Le buis consacré ne saurait être jeté, il doit être détruit par le feu: la tige de l’année précédente était brûlée et bénite la veille du mercredi des Cendres, la cendre servant à tracer la croix sur le front des fidèles.
Le buis est un grand protecteur: souvent, un rameau de buis cloué sur le linteau ou la porte protège la maison des mauvais sorts (des ondes néfastes dirait-on maintenant), une coutume méridionale consistait à jeter au feu un rameau de buis bénit pour protéger le foyer pendant un orage (rapporté par Pierre Lieutaghi)
L’arbre, de croissance très lente, vert même au cœur de l’hiver, était symbole d’immortalité.
Il est cultivé dans les parcs et jardins depuis l’Antiquité, On le trouve dans la plupart des jardins des monastères au Moyen-Age. Il est taillé : c’est l’art topiaire.
On raconte qu’en Allemagne au XVIIIème siècle, un charlatan possédait un remède secret contre la fièvre. L’empereur lui acheta son secret pour la somme extravagante de 1900 florins: ce remède n’était qu’une teinture de buis… et dès que le secret fut dévoilé, le remède perdit son charme!
Jonas Hanway, un explorateur, relate qu’on perd des chameaux car ils broutent les jeunes pousses avec avidité, en Perse et aux environs de la mer Caspienne.
Fournier rapporte des accidents liés à la falsification de bière: les cônes de houblon avaient en partie été remplacés par des feuilles de buis…
Pour aller plus loin

Dorvault L’officine, répertoire général de pharmacie pratique dix-huitième édition-bis, Vigot frères, éditeurs, 1945
Michel Dubray Guide des contre-indications des principales plantes médicinales Ed.Lucien Souny
Paul-Victor Fournier Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France Éd. Omnibus
Pierre Lieutaghi La plante compagne Pratique et imaginaire de la flore sauvage en Europe occidentale Actes Sud 1998
Marie-Antoinette Mulot herboriste diplômée Secrets d’une herboriste Éd.Dauphin