Moringa, une plante à la mode?

Un peu de botanique

Moringa oleifolia, M. stenopetala, M. peregrina sont des plantes tropicales ou sub tropicales, spontanées ou cultivées, au sud de l’Ethiopie, au Kenya. Originaire du sous-continent indien, elle est présente dans toutes les zones tropicales. Elle est considérée comme envahissante à Cuba. Elles appartiennent à la famille des Moringacées. Les parties utilisées peuvent être les feuilles, les graines, plus rarement les racines.

Allégations et inconnues

Depuis le début des années 2000, des extraits de Moringa sont commercialisés, avec des allégations santé alléchantes et variées: anti cancéreux, anti diabétique, anti asthénique, anti oxydant, anti parasitaire, anti inflammatoire, antihypertenseur, anti vieillissement, anti infectieux, neuroprotecteur, source de protéines, de vitamines… Un peu trop beau?

Alors, une plongée dans la littérature scientifique s’imposait: des études, il y en a en effet. Elles sont faites sur des rats, des souris, parfois des cultures de cellules, exceptionnellement chez l’Homme (et avec une méthodologie pour le moins contestable: un « essai » sur 2 patients est difficilement qualifiable de scientifique). Les extraits utilisés, quand ils sont précisés (ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas) ne sont pas les produits commercialisés (le plus souvent des gélules ou comprimés de feuilles séchées).

Interactions avec des médicaments ???

Les données sur d’éventuelles interactions médicamenteuses sont quasi inexistantes: si vous prenez un médicament, quel qu’il soit, évitez les compléments à base de plnates quand ils n’ont pas été évalués.

Les recherches sont intéressantes, mais on est loin encore de pouvoir conclure à l’intérêt des Moringa en thérapeutique chez l’Homme.

Comment être sûr de l’innocuité d’un complément alimentaire?

Beaucoup d’incertitudes… l’usage traditionnel d’une plante dans une culture spécifique n’est pas une garantie d’innocuité. La Moringa oleifera est une plante consommée en période de famine ou de disette par les populations locales, et non un aliment quotidien. Elle est riche en effet en flavonoïdes, en terpénoïdes, en isothyocyanates, acides gras mono insaturés, protéines… Cela n’en fait pas une panacée.

Quels contrôles sont effectués sur la culture? Sur le séchage? quelle analyse des constituants? une recherche de toxiques est-elle faite avec des méthodes fiables (métaux lourds, organochlorés, organophosphorés, toxines végétales ou fongiques…)? une analyse du produit fini garantit-elle que le produit n’a pas été adultéré ou falsifié?

Et puis, en l’absence de preuve d’efficacité, est-il vraiment nécessaire de s’approvisionner en plante ayant parcouru tant de kilomètres?

Une bibliographie rapide

Beaucoup de références seulement disponibles en epub ou en prépublication. Consultés en septembre 2019


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Diffuser des huiles essentielles: règles de bon usage

Diffuser des huiles essentielles (HE) dans la maison est agréable et permet , selon les cas, d’assainir l’atmosphère, de créer une ambiance relaxante, propice à la concentration ou d’éloigner les insectes par exemple. Mais il est indispensable de respecter quelques précautions: une HE est une substance active qui contient plusieurs dizaines de molécules différentes.

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La salicaire

De grandes inflorescences roses qu’on ne peut pas manquer le long des cours d’eau.

Un peu de botanique

La salicaire Lythrum salicaria L. appartient à la famille des lythracées (c’est aussi la famille de la châtaigne d’eau Trapa natans ou du henné Lawsonia inermis.

C’est une grande herbacée qui atteint 1.5 m de haut, des lieux humides (marécages, bord des cours d’eau). Les feuilles ressemblent à des feuilles de saule, d’où son nom. Les inflorescences roses ou rouge violacé sont faciles à reconnaître, en grappes allongées. La salicaire fleurit tout l’été, elle nourrit généreusement abeilles et papillons. Les graines sont collantes: elles sont facilement transportées par les oiseaux, les petits mammifères .

On l’appelle aussi lysimaque rouge ou herbe aux coliques.

Une plante médicinale

Elle est un peu oubliée aujourd’hui, bien injustement. C’est une plante dépourvue de toxicité, en respectant un usage modéré.

Ses propriétés médicinales découlent de sa composition: c’est une plante astringente, riche en tanins.

Elle a prouvé son intérêt dans le traitement des diarrhées, son nom d’herbe aux coliques le dit fort bien. Les anciens herboristes la donnaient pour souveraine dans les cas d’intoxication alimentaire, même chez l’enfant. De nos jours, l’utilisation pédiatrique n’est plus habituelle, et la goût de la tisane (très astringent) peut facilement l’expliquer!

La salicaire a été largement employée au XIXème en Angleterre pendant les épidémies de choléra, et pendant la Première Guerre mondiale pour soigner les troupes allemandes de Macédoine, décimées par la typhoïde.

Elle a longtemps été considérée comme le remède des inflammations chroniques de la muqueuse intestinale, usage recommandé dans un dictionnaire pharmaceutique de 1945.

Comme la ronce, c’est un plante qui soulage les inflammations de la gorge, en gargarismes. Culpeper, médecin anglais au XVIIème siècle l’indiquait aussi pour les lavages oculaires: préserver la vision, calmer les irritations.

Par voie orale (en tisane, en extrait, en gélules), elle soulage les jambes lourdes et les hémorroïdes.

En usage local, l’utilisation traditionnelle en cataplasme sur des plaies, des eczémas a été confirmée par une étude récente sur la cicatrisation des brûlures. Elle est utilisée en application externe, sous forme de cataplasme, ou en imbibant une compresse de la infusion, sur les ulcères variqueux.

El comme son nom latin l’indique (voir plus bas), elle a des propriétés hémostatiques bien marquées. Au Moyen-Âge, les tisanes de salicaire étaient prescrites contre les saignements de nez et les règles hémorragiques. Une étude récente a identifié dans la plante un composant qui serait responsable de cet effet coagulant, sans pouvoir le vérifier en clinique.

Une plante comestible

Les jeunes pousses sont comestibles après cuisson.

Au Kamchatka, on fait fermenter la moelle des jeunes tiges pour en faire une boisson alcoolisée, et on consomme les feuilles en guise de thé.

C’était un fourrage estimé.

L’inutile et le superflu … (ou pas)

Etymologie

La salicaire a des feuilles qui ressemblent un peu à celles du saule Salix et elle pousse souvent avec les saules, près des rivières.

Le nom latin Lythrum vient d’un mot grec qui signifie sang caillé, référence à ses propriétés hémostatiques, car les médecins grecs en utilisaient les feuilles pour arrêter le saignement des soldats blessés sur les champs de bataille.

Les auteurs de l’Antiquité la confondent avec la Lysimaque, qui a aussi des propriétés astringentes.

Les bœufs, les belles et la vermine

Les Grecs ornaient les bêtes de labour de guirlandes de salicaire: ainsi les attelages formés pour les labours travaillaient en meilleure harmonie…

On brûlait aussi la salicaire pour éloigner les insectes et les parasites.

Et un usage oublié: la salicaire est une teinture pour les cheveux. Ce qui ne surprend pas tout à fait: la plante appartient à la même famille que le henné .

D’autres usages délaissés

Très riche en tanins, la salicaire a été utilisée à la place de l’écorce de chêne pour tanner les cuirs . Les tanins extraits des racines permettent aussi de protéger les filets de pêche.

Un colorant rouge extrait des fleurs a été utilisé dans des confiseries.

Et la salicaire repousse mouches et moucherons.

Préoccupante au Canada

La salicaire produit une grande quantité de graines: 3 millions de graines par pied. Son développement est devenu préoccupant au Canada et au Nord des États-Unis. C’est une plante invasive. Son développement semble s’être stabilisé depuis quelques années .

Le mot de la fin

à Henri Bosco (1888-1976)

Bientôt je percevais l’odeur de la salicaire, qui pousse en abondance sur le bord des étangs. Elle se disposait quelque part, en moi; et c’est autour de cette odeur, un peu vésicante, que réapparaissaient, un à un, et que se disposaient les premiers éléments du monde.

Le Jardin d’Hyacinthe, 1945

Bibliographie

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Pawlaczyk, I. et al. An acidic glycoconjugate from Lythrum salicaria L. with controversial effects on haemostasisJ Ethnopharmacol131, 63–69 (2010).

Breverton’s Complete herbal, based on Culpeper’s The English Physitian and Compleat Herball of 1653 Éd.Quercus

Jean Bruneton Pharmacognosie, phytochimie, plantes médicinales , 5ème édition, ED.Lavoisier Tec et doc

Dorvault L’officine, répertoire général de pharmacie pratique dix-huitième édition-bis, Vigot frères, éditeurs, 1945

Michel Dubray Guide des contre-indications des principales plantes médicinales  Ed.Lucien Souny

Christian Duraffourd, Jean-Claude Lapraz Traité de phytothérapie clinique. Médecine et endobiogénie. Masson 2002

Jacques Fleurentin, Jean-Claude Hayon, Jean-Marie Pelt   Des plantes qui soignent Ed. Ouest-France2018

Paul-Victor Fournier Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France Éd. Omnibus

Bob Gibbons Bloomsbury pocket guide to wild flowers  Bloomsbury

W.Lippert, D.Podlech, M.Walters Wild flowers of Britain and Europe  William Collins

Marie-Antoinette Mulot herboriste diplômée  Secrets d’une herboriste Éd.Dauphin

Margot et Roland Spohn 450 fleurs Ed Delachaux et Niestlé

Max Wichtl, Robert Anton Plantes thérapeutiques Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique  2ème édition, Ed.Lavoisier, Tec et doc

Auteur de l’article: Sabine Robin, docteur en Pharmacie, DU phyto-aromathérapie clinique, DU micronutrition exercice et santé.

L’auteur déclare ne présenter aucun conflit d’intérêt financier avec l’industrie pharmaceutique ou laboratoire ou fabricant de produits ou matériels médicaux.

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Le cassis

Un peu de botanique

Ribes nigrum.

Pour une fois, un arbuste qui n’a pas beaucoup de noms vernaculaires: c’est du cassis, c’est tout. En Allemagne, il est parfois désigné par Johannisbeeren, baies de St Jean, car les baies mûrissent vers la Saint-Jean, fin juin (on y adjoint la couleur: rouge pour les groseilles et noir pour les cassis). Et en France et en Belgique, on le nomme aussi raisin de Saint-Jean.

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