Je vous propose un plat à épicer comme vous le souhaitez!
Plat complet, facile et rapide à préparer, à adapter en fonction des légumes que vous trouvez au marché.
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Son nom honore un botaniste français, Jean Robin (1550-1629) apothicaire et botaniste (l’un n’allait alors pas sans l’autre) des rois Henri II et Henri IV. Il a introduit l’arbre en semant des graines dans son jardin de l’île de la Cité. Et son arbre vit toujours: il a été transplanté en face de Notre-Dame lors de la construction du Pont-Neuf, il est aujourd’hui penché et étayé, mais c’est dit-on, le plus vieil arbre de Paris !
C’est un arbre épineux, avec des feuilles composées de nombreuses folioles toujours en nombre impair, à fleurs blanches en grappes pendantes et aux fruits en gousses brunes.
On parle couramment d’acacia plutôt que de robinier: la rue des acacias, juste en face de la Madeleine, est bordée de robiniers. Et le miel d’acacia vient bien du robinier, ainsi que les délicieux beignets de fleurs d’acacia!
Racines, bois, écorce et graines contiennent une toxine qui a la particularité de cailler le lait. On connaît des cas d’empoissonnement liés à la poussière de bois inhalée ou ingérée par des tourneurs. Des intoxications chez les animaux sont régulièrement rapportées (chevaux, porcs, les ovidés n’y sont pas sensibles).
Le robinier n’est pas considéré comme une plante médicinale.
Les fleurs sont légèrement calmantes et antispasmodiques.
Un petit peu de vocabulaire… nous appelons acacia le robinier, si je parle d’un mimosa, je me réfère à l’acacia du botaniste, et si le botaniste parle d’un mimosa, je le nomme sensitive…
Les fleurs servent à faire des beignets, une liqueur de table, une eau de toilette, ainsi qu’une teinture jaune pour la soie: prendre soin de les récolter avant l’apparition des gousses.
Les graines torréfiées seraient un succédané de café, ce qui laisse perplexe car elles sont considérées comme légèrement toxiques. Les filaments d’écorce donnent des cordes et des tissus souples et flexibles.
Le bois, toxique, est résistant aux attaques des insectes et à la pourriture.
Paul-Victor Fournier Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France Éd. Omnibus
Bob Press Green guide to trees of Britain and Europe Bloomsbury
Henriette Walter , Pierre Avenas La majestueuse histoire du nom des arbres Ed.Robert Laffont, 2017
Un houmous version carrosse de Cendrillon, avec des carottes et de la courge.
À l’époque Romaine, le centre de culture des noisetiers était la Campanie, autour de la ville d’Avella, aujourd’hui Avella (au Nord du Vésuve): c’est ce nom qui est à l’origine de avellana, mais aussi d’un autre nom commun de la noisette: aveline (et avelinier pour l’arbuste), ainsi que des noms italien et espagnol (avellana).
Corylus, le nom de genre, a donné l’autre nom du noisetier: le coudrier.
Le noisetier se retrouve dans des noms de lieux: de coudrier dérivent Coudray (Eure, Mayenne, Loiret…), de avelanier dérive Lavelanet ( Ariège), et le pré-celtique Vaissa a donné La Vaissie en Dordogne: le noisetier est bien présent ! le mot noisetier est trop récent pour avoir des laissé des marques toponymiques.
On trouve des noisetiers partout en Europe, la France en cultive peu (2000 ha environ, à peine 10% de la consommation), le reste est importé de Turquie principalement, ainsi que d’Espagne et d’Italie
Pourquoi un noisetier n’a t-il pas toujours de noisettes en automne?
Le noisetier annonce le printemps! dès février, il fleurit. Cette floraison précoce est précieuse pour les abeilles. Les chatons de noisetier ne passent pas inaperçus: ce sont les fleurs mâles. En revanche, la fleur femelle reste très discrète: on ne voit que de courts stigmates rouge vif qui dépassent d’un bourgeon. L’arbuste porte des fleurs mâles d’une part, des fleurs femelles d’autre part, sur le même pied: c’est une espèce monoïque (étymologiquement, mâle et femelle dans la même οἶκος « maison »: sur le même arbre).
Le pollen des chatons (plusieurs millions de grains par chaton, tout de même!) est transporté par le vent et finit par se déposer sur une fleur femelle pour la féconder. Alors pourquoi un noisetier isolé ne porterait-il pas de noisettes? Parce que les fleurs mâles et femelles d’un même pied ne sont pas « compatibles »… et que, pour davantage de sécurité, les fleurs mâles d’un arbre sont à maturité avant les fleurs femelles: tout est fait pour éviter un risque de consanguinité. Il faut donc compter sur le vent pour déposer le pollen d’un autre noisetier sur nos fleurs femelles.
On pense aux noisettes évidemment: les hommes préhistoriques les consommaient déjà, il y en a des trabces dans eds sépultures néolithiques.C’estun fruit sec riche en magnésium, en lipides insaturés (60%), en protéines en vitamines du groupe B (thiamine et B6), en vitamine E, mais peu de vitamine C. Les noisettes fournissent une huile dont la composition est proche de celle de l’huile d’amande et un excellent véhicule pour les huiles essentielles.
Les feuilles renferment des tanins: la tradition les utilise pour soulager les jambes lourdes, , les mains et pieds froids, contre la diarrhée, les maux de gorge. En usage externe, l’infusion de coudrier soulage une poussée hémorroïdaire.
L’écorce, par sa richesse en tanins, était connue comme fébrifuge, cicatrisante et astringente.
Pas de contre-indication connue: une plante d’usage traditionnel sans risque.
En gemmothérapie le noisetier agit à l’étage des poumons, pour limiter la sclérose et faciliter les échanges. Au niveau mental, la noisette bien à l’abri de sa coque est le symbole de la sagesse intérieure.
Une tradition plus ancienne (mais un peu de gourmandise ne peut nuire) propose un lait de noisette (piler longuement les noisettes jusqu’à les transformer en « beurre » et ajouter un peu d’eau ou de lait: aujourd’hui, on utilise simplement un mixer) pour soigner un rhume qui s’éternise.
Sainte Hildegarde en recommandait les fruits contre l’impuissance.
Et je ne résiste pas à cette recette de Mathiole (1554): la cendre de noisettes mêlée à de la graisse d’ours fait repousser les cheveux des chauves!
Dans la Rome antique, on brûlait des torches de noisetier aux mariages pour apporter du bonheur aux époux.
Le bois de coudrier, flexible et facile à tresser, fournit des barrières légères. Les tiges souples maintiennent les chaumes des toits, sont tressées en paniers. Le bois plus ancien forme des bâtons de marche , des tuteurs pour les jardins.
Et la baguette de coudrier: tantôt baguette de maudite du sorcier, tantôt baguette bénéfique du sourcier! elle indique la présence la présence d’eau avec une précision remarquable, souvent supérieure aux études géologiques! c’est la baguette divinatoire.
La mythologie grecque attribue à Apollon une baguette divinatoire en noisetier.
Les avis sont partagés : d’aucuns affirment que le caducée des médecins est en bois de noisetier, d’autres en platane. Si la baguette centrale est un noisetier, c’est le symbole de l’amour : Mercredi, jour de Mercure (Hermès), est le jour du noisetier, de la concorde entre les Hommes.
Quelques traditions, un peu éloignées des usages médicinaux:
Pour les Celtes, c’est l’arbre de la connaissance. Il fait partie des sept arbres chefs des Druides (Chêne, Houx, Pommier, Noisetier, If, Pin et frêne)
Autrefois, les écoliers anglais n’allaient en classe le 14 septembre (Holy Cross Day) pour ramasser les noisettes.
Une tradition d’Halloween: les amoureux font rôtir des noisettes, si elles restent entières, leur amour est solide, dans le cas contraire, disputes à prévoir!
Dans une autre tradition, les noisettes donnent le nom des soupirants: les jeunes filles jettent les noisettes au feu, c’est le craquement le plus sonore qui désigne le l’heureux élu.
À l’est de l’Angleterre, les tiges de noisetier cueillies le jour des Rameaux et placées devant une fenêtre protègent la maison de la foudre.
Et Saint-Patrick aurait chassé les serpents d’Irlande avec un baguette (magique) de coudrier. C’est aussi une baguette de coudrier qui peut protéger des maléfices lancés par les sorcières.
Dans le Devon, une vieille femme accueille la future mariée à l’église avec un panier de noisettes pour garantir la fertilité.
En Irlande, royaume des elfes s’il en est, trois arbres, le pommier, l’aubépine et le noisetier, forment la frontière entre le monde réel et celui des elfes et des fées.
à Pierre de Ronsard, où l’on retrouve une variante de les vertus divinatoires du noisetier:
Je mis, pour t essayer encores devant-hier,
Dans le creux de ma main des fueilles de coudrier :
Mais en tappant dessus, nul son ne me rendirent,
Et flaques sans sonner sur la main me fanirent ;
Vray signe que je suis en ton amour moqué,
Puis qu en frapant dessus elles n ont point craqué
Amours de Cassandre, 1552
Pour aller plus loin
Breverton’s Complete herbal, based on Culpeper’s The English Physitian and Compleat Herball of 1653 Éd.Quercus
Jean Bruneton Pharmacognosie, phytochimie, plantes médicinales , 5ème édition, ED.Lavoisier Tec et doc
Michel Dubray Guide des contre-indications des principales plantes médicinales Ed.Lucien Souny
Paul-Victor Fournier Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France Éd. Omnibus
Francis Hallé Stéphane Hette Frédéric Hendoux Les arbres amoureux Ed. Salamandre, 2018
Marie-Antoinette Mulot herboriste diplômée Secrets d’une herboriste Éd.Dauphin
Jean-Marie Pelt Des fruits. Petite encyclopédie gourmande. J’ai lu 2009
Michel Pierre Les plantes du bien-être, les remèdes de A à Z éd. du chêne
Henriette Walter , Pierre Avenas La majestueuse histoire du nom des arbres Ed.Robert Laffont, 2017
Ses noms vernaculaires la résument bien: sourcil-de-Vénus en référence à sa feuille finement découpée, herbe-à-la-coupure, herbe-de-Saint-Joseph ou herbe-des-charpentiers pour ses vertus cicatrisantes. On en dénombre une douzaine d’espèces différentes.
En tisane, elle est tonique digestive, hémostatique (arrête les saignements, épistaxis = saignement de nez notamment), anti hémorrhoïdaire. elle a la réputation de « faire venir les règles » qui sont « bloquées » suite à une émotion forte ou coup de froid.
En externe, on mettait des cataplasmes d’achillée pour cicatriser des plaies qui ne saignent plus.
La partie active de la plante (la drogue) est la sommité fleurie.
Une précaution à connaître: si vous voyez apparaître boutons ou plaques rouges sur la peau lors de la cueillette ou après une ou deux tasses de tisane, n’en consommez plus. C’est très rare, mais le signe d’une intolérance ou d’une allergie.
L’herbe-aux-cent-goûts
Un chapelet d’armoise jeté dans le feu de la Saint-Jean, avec l’incantation » que toute ma malchance parte avec ceci » garantit une année de prospérité et de bonheur…
Une herbe que les cuisiniers remettent à l’honneur: en Occident, elle parfume les volailles, en Chine et au Japon, le riz gluant.
Son purin est un insectifuge efficace.
Elle est anthelmintique (vermifuge) comme la tanaisie, stomachique (facilite la digestion).
Les infusions soulagent les douleurs de règles, elle serait emménagogue .
L’armoise présente un risque abortif, même en tisane: ne jamais donner à la femme enceinte, il s’agit d’une véritable contre-indication.
Son huile essentielle est réglementée en raison de la présence de thuyone, qui peut provoquer des crises d’épilepsie et des avortements. La législation française est protectrice (vente exclusive en pharmacie), hélas, on la trouve sur Internet sans le moindre contrôle. Elle est réellement à risque: ne l’utilisez pas.
L’armoise est parfois fumée comme la marijuana. Les bâtonnets d’armoise servent de moxa.
En Ukrainien, armoise se traduit par herbe (bylj) noire (tcherno): c’est l’étymologie de Tchernobyl.
Un arbre d’une longévité remarquable: un individu est estimé vieux de 1700 ans en Mayenne.
Son nom latin évoque la puissance (cratos en grec: le pouvoir, la puissance)
Une médicinale remarquable, grande apaisante nerveuse, calme les palpitations sur coeur sain, l’anxiété… On utilise les fleurs ou les sommités fleuries.
Un arbre ou un arbuste facile à reconnaître avec ses feuilles aux nervures arquées, collantes quand elles sont jeunes (d’où son qualificatif de glutineux). Le nom d’aulne se retrouve dans des noms de lieux: Aulnay au Nord de la Loire, Verne, Vernay, Verneuil… Dans les patronymes: Delaunay, Delannoy, mais aussi Lavergne, Vergne… et Jules Verne! Son bois est réputé imputrescible, et à ce titre il a été largement utilisé pour la construction de ponts et pilotis. Pline en a dit « enfoncé dans un sol marécageux, l’aulne est éternel et supporte n’importe quelle charge ». On affirme que Venise fut édifiée sur du bois d’aulne. Il améliore la fertilité des sols pauvres, les racines immergées sont associées à des bactéries , permettant à l’arbre d’utiliser les nitrates au lieu de l’oxygène comme substrat à la photosynthèse: l’aulne épure nitrates et phosphates des cours d’eau. L’écorce riche en tanins a servi à tanner les peaux.
Anciennes indications médicinales (aujourd’hui inusitées): La feuille en cataplasme peut soulager les douleurs dans les seins des femmes qui allaitent. En bains de bouche ou gargarisme, elle apaise les inflammations des gencives et de la gorge. En gemmothérapie, l’aulne est un remède complémentaire des inflammations muqueuses (sinusites, gastrites …), des infections, des troubles veineux.SQ
Quand la géographie joue des tours aux botanistes. L’impatience du Cap a été nommée par un botaniste qui la pensait originaire d’Afrique du Sud. Il s’avère en réalité que c’est une plante indigène du Canada et d’Amérique du Nord.
Ses noms vernaculaires touch-me-not, noli-tangere-, ne-me-touchez-pas, se rapportent à la capacité du fruit à s’ouvrir brutalement au moindre contact pour projeter ses graines jusqu’à un mètre de la plante.
Sa présence est attestée depuis le XIXèmesiècle, dans les vallées de la Somme et de la Seine. C’est une plante envahissante qui peut former des colonies très denses au détriment d’autres espèces.
Les Amérindiens utilisent son suc pour apaiser les brûlures causées par le sumac. Selon la théorie des signatures, elle serait efficace pour calmer les frayeurs… à prouver! elle ferait aussi office d’antiparasitaire.
Chou d’âne, herbe-aux-teigneux, herbe-aux-pouilleux, oreille-de-géant, herbe-du-Seigneur…
Reconnaissable à ses capitules qui s’accrochent aux vêtements, aux pelages des animaux: c’est la bardane qui aurait inspiré l’inventeur du velcro.
Les côtes et la moelle cuites sont comestibles, ainsi que la racine de première année récoltée à l’automne, les racines torréfiées donnent un succédané de café.
La feuille fraîche en cataplasme guérirait les morsures de vipère, soulage les piqûres d’hyménoptères, et aussi les rhumatismes: usage traditionnel!
La racine de bardane est une grande dépurative, en particulier de la peau: remède incontournable des acnés, boutons, furoncles. Elle est diurétique, une des rares plantes indiquées dans les calculs rénaux. On la donne aussi en prévention de la goutte, elle a des propriétés antidiabétiques.
Tarte-à-lapins, patte-d’ours, herbe-du-diable
Consacrée à Hercule, du fait de sa robustesse?
Une belle plante commune, à ne pas confondre avec la géante berce-du-Caucase, irritante et non comestible.
La berce spondyle est photosensiblisante et peut être irritante. Elle est néanmoins comestible: les feuilles jeunes et graines.
Feuilles bouillies et graines fermentées donnent une bière.
En Suède, la feuille est un remède de dysenterie. La feuille fraîche est un résolutif des furoncles et abcès.
La graine fait partie des « graines chaudes » comme l’anis ou le cumin: une digestive et carminative (pour les ballonnements intestinaux)
La graine a un goût délicat, qui évoque les agrumes: incorporées à un quatre-quarts aux noix, c’est un délice.
Une plante facile à reconnaître, sur les talus, les friches. On l’appelle cierge de Notre-Dame: utilisée comme cierge le 15 août, herbe de Saint-Fiacre: pour sa floraison en fin d’été (St Fiacre se fête le 30 août).
La fleur de bouillon-blanc fait partie des « espèces pectorales », avec la violette, la mauve, le tussilage, le coquelicot, la guimauve et le pied-de-chat.
La fleur est une adoucissante des voies ORL (maux de gorge, toux d’irritation, irritations de la bouche) . Des auteurs anciens la recommandaient pour les irritations de l’estomac, mais cet usage est tombé en désuétude.
L’infusion doit être bien filtrée, et on peut adjoindre une pincée de bicarbonate de sodium pour tamponner son acidité. On peut aussi faire infuser dans du lait: c’était la pratique ancienne contre la tuberculose.
Vous pouvez préparer une teinture-mère (à de fleurs fraîches) ou une teinture (à base de fleurs sèches), en laissant macérer les fleurs dans de l’alcool (1 partie de fleurs dans 5 d’alcool), puis filtration et stockage en , flacons de verre teinté, bouchés, à l’abri de la lumière, la posologie adulte est alors de l’ordre de 15-20 gouttes 2 ou 3 fois par jour.
Attention aux graines qui sont toxiques: les braconniers en jetaient dans les eaux dormantes pour engourdir le poisson!
Le navet-du-diable: la racine est une purgative drastique, à ne jamais utiliser.
Seul l’usage homéopathique est retenu (rhumatismes, toux qui ressemblent à la diphtérie)
Les empoisonnements surviennent en cas de confusion avec d’autres racines: NE RECOLTEZ QUE CE QUE VOUS CONNAISSEZ PARFAITEMENT!
Attention aux enfants: les baies, rouges à maturité, sont attrayantes.
Une plante « échappée de jardin botanique »: introduite en Europe à la fin du XIXème siècle, le buddleia s’est vite étendu, au détriment parfois des espèces déjà présentes.
L’arbuste est originaire de Chine, où son nom signifie: qui enivre les poissons (les feuilles jetées dans les bassins avaient la réputation de perturber le comportement des poissons).
C’est une espèce « pionnière », devenue envahissante, qui colonise facilement les friches, talus, trottoirs…
Le buddleia n’est pas toxique pour l’Homme.
Sa faculté de colonisation est le problème majeur: il s’installe avant les espèces pionnières locales, et limite la croissance et le développement d’autres espèces.
Sa présence dans un écosystème réduit le nombre de pollinisateurs: si le buddleia attire les papillons, ses feuilles ne participent pas à leur cycle biologiques, à la différence des plantes-hôtes indigènes. Et comme il a pris la place d’autres espèces végétales qui nourrissaient ces chenilles de papillons, il crée un piège écologique. Sa propension à coloniser friches industrielles, zones polluées, bords de route attire les papillons à des endroits qui ne leur sont pas favorables (pollution toxique pour les insectes, collisions sur les pare-brise des véhicules): admirer des papillons sur les buddleias est faussement rassurant.
Des mesures sont prises pour tenter de limiter son développement (arrachage, coupes au printemps…)
Pour différencier le charme du hêtre, un moyen mnémotechnique à l’humour potache qui se transmet inlassablement… un être à poil charme Adam (hêtre à poils: poils sur le bord des feuilles de hêtre, charme à dents: feuilles doublement dentées du charme).
Le bois dur du charme donnait les essieux et les moyeux des roues.
Les feuilles sont riches en tanins, astringentes:
utilisation en gargarismes dans les maux de bouche et de gorge, dans les diarrhées
Le bourgeon est indiqué en complément dans les thrombopénies (manque de plaquettes sanguines), les sinusites et bronchites.
L’écorce renferme un colorant jaune.
C’est l’herbe-aux-gueux ou le berceau-de-la-Vierge.
Les jeunes pousses sont comestibles, cuites comme les asperges, ou au vinaigre en condiment.
Mais attention à la cueillette: si elle s’appelle couramment l’herbe-aux-gueux, ce n’est pas sans raison. Les mendiants avaient coutume de s’en frotter la peau, pour créer de faux ulcères et attirer la pitié des passants… spectaculaire mais moins sérieux qu’ils n’y paraissait: la nature fournissait aussi le pansement, la simple feuille de blette qui agissait comme cicatrisant.
Ses propriétés irritantes (on dit vésicatoires: provoque des cloques) sont mises à profit pour faire tomber un ongle (après un choc, ou une mycose).
Une particularité botanique: la jolie fleur blanche est dépourvue de pétales, les languettes blanches sont les sépales.
Les fleurs sont caractéristiques, insérées d’un seul côté du rameau qui les porte.
La consoude est mellifère, mais les abeilles ne peuvent l’utiliser que si des bourdons ont percé sa corolle.
La racine coupée est employée en usage externe uniquement, sur des traumatismes articulaires ou osseux: de là son nom d’herbe aux charpentiers, profession suejette aux hématomes et fractures.
La consoude est-elle comestible?
Elle est connue comme telle depuis au moins deux mille ans, mais les analyses récentes ont semé le doute: la consoude contient en effet en faible proportion des substances toxiques, cancérigènes, toxiques pour le foie, le poumon, tératogènes (qui entraîne des malformations du fœtus), abortives. L’OMS en déconseille donc la consommation.
Des calculs savants laissent penser qu’une consommation exceptionnelle serait sans danger: à vous de juger, un lien ici vers un article très bien documenté.
Le cornouiller sanguin prend une couleur rouge à l’automne , ses rameaux au soleil sont rouges aussi.
Sa feuille est caractéristique: déchirée en deux, les parties restent attachées par les nervures.
Les fruits sont irritants pour le tube digestif, attention! Les baies du cornouiller mâle seraient comestibles selon certains: à mon avis, mieux vaut ne pas goûter…
Inusité en phytothérapie, le cornouiller est utile en gemmothérapie: c’est le remède des traumatismes thoraciques fermés (hématome au niveau des côtes; côtes fêlées)
Une plante de la famille de la pomme de terre, l’aubergine, la tomate, le tabac, la belladone. La douce-amère est toxique: ses noms vernaculaires sont clairs à cet égard: tue-chien, crève-chien…
mais d’autres noms laissent entrevoir des usages médicinaux anciens : c’est la dose qui fait le poison. On la trouve aussi qualifiée d’herbe à la fièvre, herbe à la quarte, vigne de Judée.
Les premières mentions sont récentes : elles remontent à Matthiole en au XVIème siècle. Il relate que les femmes de Toscane utilise la douce amère comme cosmétique pour atténuer les taches sur la peau, et en préparation dans le vin comme laxatif.
Sa toxicité en a rendu l’usage obsolète : l’intoxication est grave dès l’ingestion d’une dizaine de baies chez l’enfant, symptômes retardés, 4 à 19 heures après l’ingestion, des troubles digestifs jusqu’au coma par détresse respiratoire.
Les baies empoisonnent les oiseaux de volière (les oiseaux sauvages ne les consomment pas).
Le rosier des chiens, son fruit s’appelle cynorhodon ou plus prosaïquement poil à gratter, voire gratte cul!
Le fruit séché débarrassé de ses akènes selon la formule consacrée (c’est-à-dire sans les poils qui se trouvent à l’intérieur ) est riche en vitamine C: on en fait des tisanes, et une délicieuse confiture (si vous avez la patience, il faut récolter les fruits après les premières gelées, et n’utiliser que la partie charnue).
L’églantier, en orée des bois, semble protéger sa forêt: de même, le bourgeon est utilisé chez l’enfant, comme protecteur pour l’hiver (macérat mère de bourgeon).
Le laurier de Saint-Antoine, en Autriche on l’appelle « cheveux de femme »
Messieurs, elle est à vous! Les épilobes soulagent les troubles masculins: inconforts liés aux adénomes de la prostate, mais aussi complément utile dans les inflammations (prostatite, épididymite, orchite…), et les cystites, tant chez l’homme que chez la femme.
Un autre usage moins fréquent: une décoction de racine (à raison de 30g par litre) est un remède contre les aphtes.
Les feuilles sèches remplacent le thé en Russie.
On l’appelle herbe-de -Sainte-Cunégonde: en Allemagne, elle fut considérée comme une panacée, aussi miraculeuse que le tombeau de la sainte…
Les temps ont changé, elle est désormais considérée avec méfiance car elle contient en faible quantité des substances toxiques pour le foie, surtout en cas d’usage chronique (alcaloïdes pyrrolizidiniques pour les curieux): je ne peux donc plus la recommander.
Les tisanes étaient réputées apéritives (qui ouvrent l’appétit) et toniques, diurétiques et sudorifiques (augmentent la sudation: utile dans les fièvres).
Un usage encore possible: la feuille fraîche est cicatrisante.
Elle a été utilisée en cataplasmes contre la cellulite et la couperose.
La teinture calme les inflammations de la bouche (diluer dans de l’eau, ne pas avaler).
Une plante de la même famille que le chanvre indien ou marijuana… mais sans le THC!
La partie active du houblon est le strobile ou cône femelle
Retenons deux grandes propriétés pour le houblon: sédatif et estrogénique
Sédatif d’abord: une infusion de houblon est un bon hypnotique. Une autre manière de profiter des vertus du houblon sur le sommeil: deux ou trois poignées de houblon séché dans un linge glissé sous votre taie d’oreiller garantissent un sommeil de marmotte! Changer les cônes tous les 8-10 jours.
Une autre propriété du houblon : son effet estrogénique, c’est à dire semblable à l’hormone féminine (estrogène). Le houblon soulage ainsi les bouffées de chaleur de la ménopause, mais attention: il convient d’observer les mêmes précautions qu’avec un traitement substitutif allopathique! (certains auteurs décrivent un effet protecteur sur le cancer du sein , mais les résultats des études ne sont pas assez tranchés pour permettre une conclusion définitive).
L’autre indication classique liée à cet effet estrogénique est l’augmentation de la lactation: l’époque où les jeunes mamans recevaient de la bière pour « faire monter le lait » n’est pas si lointaine… Le houblon a la caractéristique d’augmenter l’appétit, effet souvent redouté, parfois souhaité!
Au printemps, ce sont les fleurs jaunes qui attirent le regard, en fin d’été, ce sont ses gros fruits. L’iris a la capacité d’absorber les métaux lourds: on l’utilise pour filtrer les eaux, dans des démarches de phyto remédiation.
Son fruit, capsule à trois compartiments, flotte et les graines gardent leur pouvoir de germination plusieurs mois, voire une année.
Longtemps médicinale, l’iris est abandonné aujourd’hui en raison de sa relative toxicité. Le rhizome était considéré comme un remède de la cataracte par Dioscoride et Pline l’Ancien. Le rhizome est resté un remède diurétique et purgatif.
Un usage local : en Écosse, les racines bouillies avec de la limaille de fer produisent de l’encre.
Et les graines passent pour un excellent succédané de café.
C’est la fleur d’iris qui aurait inspiré le blason des rois de France: la fleur de Lys , ainsi nommée du fait de son abondance sur les berges de la Lys ou fleur de Louis? C’est aussi l’emblème de Bruxelles-capitale et de la ville de Lille.
La partie utilisée est la fleur ou la sommité fleurie (le haut de la plante avec les fleurs).
Son nom vernaculaire Ortie blanche est trompeur: elle n’a rien d’une ortie! Si la forme des feuilles peut prêter à confusion, il s’agit d’une autre famille botanique, pas de poils urticants, floraison très différente.
Le lamier est une plante un peu passée de mode, pourtant bien intéressante, de par son abondance et ses propriétés: la tisane facilite le travail du foie et des reins, et en applications externes, elle améliore les démangeaisons du cuir chevelu tout en réduisant les pellicules.
En Allemagne, les indications autorisées sont plus larges, puisq’elle est reconnue pour dégager les voies aériennes supérieures (nez bouché, toux grasse), les inflammations de la bouche et de la gorge, et aussi les « pertes blanches ».
La forme de sa fleur lui vaut un délicieux nom vernaculaire: la pantoufle du petit Jésus.
Le lotier est anti spasmodique et calmant, mais ne s’utilise plus depuis que des analyses poussées ont révélé la présence d’acide cyanhydrique: la teneur est faible, mais la prudence s’impose…
Herbe à mille trous, herbe percée, herbe aux piqûres, chasse-diable, herbe de Saint-Jean…
Le millepertuis (c’est-à-dire mille trous) est facile à reconnaître: les feuilles observées à contre-jour semblent perforées (ce sont de minuscules glandes à essence).
La partie active du millepertuis est la sommité fleurie, récoltée au début de floraison.
Le millepertuis s’utilise par voie externe ou interne.
Commençons par l’usage externe.L’huile de millepertuis, remède cicatrisant avec une précaution à respecter: elle est très photosensiblisante, c’est-à-dire qu’elle augmente le risque de coup de soleil. Donc, si vous l’appliquez le soir sur une peau irritée ou brûlée, la prudence exige d’attendre 48h avant de s’exposer au soleil (ou aux UV si vous demeurez adepte de cette pratique cancérigène).
Pour faire votre huile de millepertuis:
emplissez un bocal de sommités fleuries fraîches, compléterz avec une huile d’olive de première pression, agitez et laisser sur un rebord de fenêtre ensoleillé une quinzaine de jours. L’huile prend une coloration rouge caractéristique.
Filtrer et stocker à l’abri de la lumière.
En ce qui concerne l’usage interne, la première précaution à garder à l’esprit est le risque important d’interactions médicamenteuses: le millepertuis diminue l’effet de nombreux médicaments, et inversement, l’arrêt d’un traitement par millepertuis peut augmenter la toxicité des médicaments associés.
Le millepertuis contient plusieurs molécules bien identifiées, extraites en quantité variable selon le mode de préparation. Le plus souvent, on utilise l’hypericine pour« décrire » un extrait, mais les molécules qui semblent les plus actives sur le système nerveux sont dérivées d’un autre composant, l’hyperforine.
En tisane, et aux plus faibles doses d’hyperforine, le millepertuis est sédatif. Aux plus fortes doses (environ 500 à 600mg d’extrait sec), il est antidépresseur. En Allemagne, c’est un traitement de référence dans les dépressions légères à modérées. Il a été comparé à la fluoxétine (Prozac®, avec une efficacité similaire, et moins d’effets indésirables.
Le risque d’interactions médicamenteuses potentiellement graves le rend difficile à utiliser: par prudence, ne prenez pas de millepertuis si vous suivez un autre traitement quel qu’il soit .
Utilisation en tisane, poudre totale, extrait sec ,extrait de plante fraîche standardisé, teinture-mère.
Le nénuphar jaune est répandu sur les eaux calmes ou dormantes.La partie utilisée est le rhizome.
Il est aujourd’hui utilisé sur la base des usages traditionnels, mais n’a pas fait l’objet d’études pharmacologiques. L’ Agence du médicament lui avait reconnu pour un usage externe, intégré à des préparations cosmétiques, des propriétés adoucissantes de la peau, pour les crevasses, gerçures, les brûlures superficielles, l’érythème fessier du nourrisson etc.
Les auteurs anciens sont plus diserts à son égard: les médecins de l’Antiquité et du Moyen-Âge lui ont fait une réputation d’anaphrodisiaque, et Henri Leclerc le confirme au début du XXème siècle: le nénuphar peut « calmer l’excitation sexuelle et conjurer les phantasmes (sic) malsains » (ref 1)
Certains présentent les graines comme comestibles, en les faisant éclater comme les pop corns.
On la nomme aussi belle-de-nuit, primevère du soir (bien qu’elle n’ait rien à voir avec les primevères) , ou jambon de Saint-Antoine, car sa racine cuite ressemble à du jambon!
Elle attire les papillons de nuit et les abeilles, et les oiseaux sont friands de ses graines, particulièrement riches en lipides bénéfiques.
La rosette de feuilles de première année est comestible, en soupe ou ragoût. La racine, à goût de noix, se récolte à la fin de la première année et se mange cuite (bouillie ).
Les anglais la surnomme « panacée du Roi » (King’s cure-all): une infusion de feuilles et tiges séchées serait un remède infaillible contre les rhumes!
C’est la graine qui fournit une huile particulièrement intéressante: riche en acide gamma-linolénique, elle favorise la synthèse de prostaglandines 1 (PGE 1) qui s’opposent à l’inflammation des prostaglandines 2 (PGE 2) .
On l’utilise en cosmétique comme anti vieillissement mais aussi pour soulager les eczémas secs, les psoriasis.
Par voie orale, elle fait partie des traitements incontournables des règles douloureuses, des syndromes prémenstruels, des bouffées de chaleur de la ménopause, sans les inconvénients d’une action hormonale.
Vous les connaissez: les feuilles piquent! c’est pourtant une plante comestible (se munir de gants pour la cueillette) car les poils urticants sont inactivés par la cuisson. (les conseils de cueillette, c’est par ici). C’est une plante médicinale: les parties utilisées sont les feuilles et les racines, avec des indications différentes.
L’ortie est riche en minéraux, en vitamines ( B9 ou acide folique, C, E), en protéines, en anti-oxydants. Elle contient aussi du fer , en quantité extrêmement variable selon la saison, la nature du sol, l’exposition au soleil . (Gardons à l’esprit que le fer végétal est mal assimilé par l’organisme, le fer « héminique » animal est mieux absorbé). un article par là. Avantage dans l’ortie: la présence simultanée de vitamine C qui facilite l’absorption du fer, et d’acide folique qui intervient dans la synthèse des globules rouges.
Parmi ses minéraux, le bore (à condition que le sol en contienne encore!) qui facilite la minéralisation osseuse associé au calcium: une bonne plante pour garantir des os solides. L’ortie contient aussi du sélénium et de la silice, du phosphore, du magnésium en quantité très inconstante, du potassium, du cuivre, du manganèse…
La feuille d’ortie est riche en protéines (5-6 g pour 100g de feuilles fraîches), et surtout contient les 8 acides aminés dits essentiels (alors que les céréales sont dépourvues de lysine et que les légumineuses sont dépourvues de méthionine).
Qui a dit « mauvaise herbe »? La feuille d’ortie est un complément multivitamines et minéraux à elle seule! une recette ici de tarte aux orties
En tisane, la feuille d’ortie est diurétique du fait de ses minéraux, et surtout minéralisante: c’est la plante de base des consolidations de fractures, des cheveux et ongles fragiles, et bien sûr du maintien de la masse osseuse.
Loin des indications officielles, mais une utilisation de bonne femme (et une nouvelle fois, je l’écris avec grand respect car un remède bonne femme est étymologiquement un remède bonne fame, c’est-à-dire de bonne renommée): la feuille d’ortie facilite la montée de lait. Si aujourd’hui peu de jeunes mamans en prennent, les éleveurs ne s’y trompent pas… l’ortie est un complément classique des vaches laitières qui ont la chance de vivre dans un élevage orienté bio.
La racine d’ortie a des indications très différentes: elle soulage les symptômes liés à l’hypertrophie bénigne de la prostate.
Et n’oublions pas le purin d’ortie, fongicide, insecticide et régulateur de croissance, le favori des jardiniers qui se préoccupent de l’environnement… En outre, l’ortie est un dépolluant naturel car elle assimile l’excès d’azote du sol.
Et un dernier usage: la tige d’ortie est une fibre textile souple, légère et résistante. Son usage est attesté aux XVII et XVIIIème siècles en Europe de l’Est. Supplantée par le coton, elle revient en force, dans le cadre des recherches de textiles écologiques. Une alternative intéressante car l’ortie est peu gourmande en eau, alors qu’il faut environ 10 tonnes d’eau pour fabriquer un kilo de coton… pensez que votre T shirt a nécessité environ 2500 litres d’eau!
Herbe-aux-cinq-coutures
Une jolie légende: si vous voulez vous faire aimer de qui vous ignore, faites toucher à la personne de l’herbe de plantain, et dévotement, portez l’herbe à votre cou…
La plante fraîche calme toutes les piqûres (orties, moustiques…) : il suffit de froisser les feuilles et de frotter la zone atteinte.
En infusion, les parties aériennes sont des anti inflammatoires des voies respiratoires: rhumes, allergies, sinusites, toux…
Le nom platane signifie large et plat: la feuille de platane a grossièrement la forme d’une main, associée à la main de Gaïa, la Grande Déesse , la Terre-Mère dans la mythologie crétoise, à Tanit déesse de la fertilité pour les Carthaginois.
Vénéré chez les Grecs, il a été introduit à Rome puis en Gaule, où , considéré comme un luxe, il était soumis à un impôt!
Le caducée des médecins est une baguette de platane, autour de laquelle s’enroulent deux serpents (analogie entre la mue des serpents et l’écorce du platane). Et Hippocrate exerçait son art dit-on, assis sous un platane.
Dans la mythologie sikh, un sage jeta un jour un tison: il en sortit un platane… « si d’un tison peut naître un arbre, alors d’un homme ordinaire pourra jaillir le divin ».
Le platane est inusité en phytothérapie, mais la gemmothérapie (l’utilisation des parties en croissance des plantes: bourgeons, jeune écorce, radicelles, boutons floraux…) en fait un bel usage: c(est un bel adjuvant dans les maladies de peau, comme les vitiligos, psoriasis, prurits essentiels…
Vous connaissez son fruit, la mûre sauvage si délicieuse .
Ne confondons pas la ronce, arbrisseau épineux de la famille des rosiers, avec les mûriers (noirs ou blancs), qui sont des arbres, portant des fruits semblables aux mûres sauvages, et dont les feuilles (pour le mûrier blanc) nourrissent les vers à soie… Pour une fois, référons nous à l’anglais: la mûre sauvage, c’est la blackberry, la mûre du mûrier , c’est la mulberry, qui peut-être white ou black, plus fade et qui se vend souvent séchée.
Riche en tanins, la feuille de ronce est un appoint dans le traitement des diarrhées. Mais la tradition le destine aux maux de gorge et aux toux d’irritation.
La feuille de ronce fermentée puis séchée produit un succédané de thé tout à fait acceptable.
Les fruits sont comestibles bien sûr, riches en anthocyanes, ils sont anti oxydants. Ils représentent une bonne source de fibres, de vitamines C et E, et de manganèse.
Une plante de la même famille a la réputation de faciliter l’accouchement: c’est le framboisier Rubus idaeaus (ronce du mont-Ida). Si aucune étude n’a prouvé l’efficacité du remède, la tradition est bien ancrée, et la plante est, avec certitude, non toxique: pas d’hésitation si vous êtes concernée (infusion de feuilles, 2-3 tasses par jour, le dernier mois de grossesse… malheureusement, les framboises n’ont pas les mêmes vertus!)
Une plante très repérable! elle contient beaucoup de nectar et attire les insectes. Ses graines deviennent collantes par temps humide, et adhèrent au plumage des oiseaux qui les disséminent.
Les sommités fleuries (la partie fleurie) est astringente: c’est une anti diarrhéique efficace.
On peut la sécher pour les infusions, ou la réduire en poudre pour appliquer sur les intertrigos (« pied d’athlète ») ou préparer une teinture pour usage externe à partir de la plante sèche (1 partie de plante sèche pour 5 d’alcool à 60°, macération 15 jours environ, filtrer et conditionner).
Linné en dénombrait 29 espèces, aujourd’hui les botanistes en répertorient environ 500.
Dans la même famille, on trouve les peupliers: chatons pendants pour les peupliers, dressés pour le saule. Il est habituel d’étêter les saules: ce sont des têtards. Ces saules têtards sont des habitats pour beaucoup d’animaux, mammifères, oiseaux… car la cicatrisation de la repousse crée des cavités et des excroissances naturelles: un véritable écosystème à lui seul! On nomme osiers les saules à rameaux longs et flexibles. Les saules contiennent tous des principes actifs analogues.
La partie active est l’écorce de tige, les feuilles sont beaucoup moins concentrées. Les chatons sont réputés anaphrodisiaques (qui calme les ardeurs sexuelles, décrit par Jacques Daléchamps au XVIème siècle), calmants et antispasmodiques.
L’écorce de saule contient une substance remarquable: l’acide salicylique. La décoction de saule est, comme l’aspirine, antiinflammatoire, fébrifuge, antalgique… si la décoction de saule est peu irritante pour l’estomac, il n’en est pas de même pour l’acide salicylique: ce constat a conduit à synthétiser un produit dérivé, l’acide acétylsalicylique, plus connu sous le nom d’aspirine.
Les décoctions d’écorce de saule gardent un grand intérêt pour soulager maux de tête, inflammation, fièvre: moins agressif que l’aspirine, le saule est efficace. À réserver à l’adulte, contre-indiqué chez la femme enceinte, l’enfant (car pas de dosage possible), en association avec les anticoagulants, en cas d’allergie aux salicylés.
Vous pouvez préparer une teinture (une part d’écorce de tige pour 4 parts d’alcool), du vin de saule (50g par litre de vin blanc).
Les racines filtrent l’eau, le saule épure son environnement. Son système racinaire vigoureux protège les berges.
Arbre-de-Judas
Attention à ne pas confondre avec le sureau hièble: le sureau noir a un tronc ligneux, comme un arbre.
Feuilles et seconde écorce sont réputées toxiques (elles contiennent une faible proportion d’acide cyanhydrique).
Les fleurs font d’excellents beignets, au printemps, ainsi qu’un cordial réputé (en Angleterre), et un sirop rafraîchissant.
Les fleurs séchées sont diurétiques, sudorifiques et fluidifient les sécrétions bronchiques: c’est la tisane des rhumes, des états grippaux.
Les fruits crus sont irritants voire toxiques. Un extrait de fruits est néanmoins immunostimulant.
Faire bouillir 10 minutes un litre d’eau avec 1kg de sucre, ajouter 1 kg de baies sans tiges pour 4 minutes, 30g d’acide citrique (pour la conservation) ou le jus de 2 citrons ou des clous de girofle, laisser tiédir , filtrer, porter de nouveau à ébullition et stocker en bouteilles stérilisées.
Se conserve 6 à 9 mois environ. Pour les rhumes, états grippaux: 3 à 6 cuillerées à soupe par jour.
Ses noms vernaculaires sont évocateurs de ses propriétés: herbe-aux-vers, herbe-amère, sent-bon…
La tanaisie est toxique par voie orale à forte dose, mais les infusions peu concentrées demeurent possibles.
La tanaisie est un insecticide réputé: feuilles sèches dans la litière, dans les paniers des animaux domestiques, pour chasser les puces.
La graine est un vermifuge efficace: 5g de graines dans 100 mL d’eau bouillante, à prendre le matin à jeun plusieurs jours de suite, ou 2g de poudre dans du miel…
Pour les enfants, on préfère le cataplasme de feuilles fraîches appliqué sur ventre, à renouveler plusieurs jours.
Les semences peuvent même s’incorporer dans un gâteau, de même qu’une ou deux cuillerées d’infusion de fleurs !
Herbe-aux-vipères, langue-d’oie
De jolies fleurs bleues à maturité, mais souvent rouges en début de floraison en raison du changement d’acidité dans la plante.
Elle n’est pas répertoriée comme plante médicinale, mais on peut éventuellement utiliser les fleurs comme celles de bourrache: pour la toux et les maux de gorge.
Attention toutefois à n’utiliser que de faibles doses et sur peu de temps: la vipérine contient un alcaloïde paralysant (comme le curare): l’échiine ou cynoglossine. La concentration est si faible que la plante n’est pas toxique chez l’Homme, mais c’est une précaution à connaître!
Son nom de vipérine vient de sa morphologie, la fleur ressemble à une tête de vipère, et elle a longtemps eu la réputation d’en soigner les morsures: réputation usurpée semble-t-il !
1- Paul-Victor Fournier Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France Éd. Omnibus
2- Breverton’s Complete herbal, based on Culpeper’s The English Physitian and Compleat Herball of 1653 Éd.Quercus
3- Marie-Antoinette Mulot herboriste diplômée Secrets d’une herboriste Éd.Dauphin
4- Jean Bruneton Pharmacognosie, phytochimie, plantes médicinales , 5ème édition, ED.Lavoisier Tec et doc
5- Max Wichtl, Robert Anton Plantes thérapeutiques Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique 2ème édition, Ed.Lavoisier, Tec et doc
6- Dorvault L’officine, répertoire général de pharmacie pratique dix-huitième édition-bis, Vigot frères, éditeurs, 1945
7- Fabienne Millet Phytothérapie pour sages-femmes, IDE, et personnel soignant. Propositions de soins en aromathérapie Phytothérapie (2017) 15:189-196
8- Michel Faucon Traité d’aromathérapie scientifique et médicale Sang de la Terre
9- Fabienne Millet Le guide Marabout des huiles essentielles Ed Marabout
10- Michel Dubray Guide des contre-indications des principales plantes médicinales Ed.Lucien Souny
Eric Chabert, Pauline Delplanque, Morgan Ensminger, Elsa de Froment, Vincent Hamonet, Frédérique le Monnier, Nathalie Machon, Elvia Marcella, Stéphane Rutard, Guide d’identification et de gestion des Espèces Végétales Exotiques Envahissantes, Muséum Nation d’Histoire Naturelle, GRDF, la Fédération Nationale des Travaux Publics, ENGIE Lab CRIGEN, 18 mai 2016
Fiche Info du Buddleia Davidii, plantes envahissantes du Canton de Vaud (Suisse)
La cueillette des plantes dans la nature est un plaisir, un vrai retour aux sources. Avec quelques précautions, vous pourrez vous constituer une petite réserve de plantes pour vos tisanes, ou des huiles de massage, ou des teintures. Gardez néanmoins à l’esprit qu’il est difficile d’utiliser les plantes sauvages pour leurs vertus médicinales: pensez à la pollution atmosphérique, à la pollution des sols d’une part, aux difficultés de conservation et de séchage d’autre part. En outre, il n’est pas possible de contrôler la teneur en principes actifs des plantes que vous allez cueillir dans la nature.
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Un petit tour le long de la Somme
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Chaque année, des confusions se produisent entre cerfeuil sauvage ou carotte sauvage (parfaitement inoffensifs et comestibles en ce qui concerne les jeunes feuilles de cerfeuil) et les ciguës (petite ciguë et ciguë tachetée: le redoutable poison administré à Socrate).
La carotte (Daucus carota), le cerfeuil (Anthriscus sylvestris) et la ciguë (Conium maculatum) appartiennent à la même famille botanique: les Apiacées, autrefois nommées Ombellifères.
Un point de repère: les tiges de carotte et de cerfeuil portent des poils ou du duvet, alors que les ciguës sont glabres (pas de poils, pas de duvet).
La grande ciguë porte des taches sur sa tige, alors que carotte et cerfeuil ont des tiges de couleur hologène.
Surtout, ne récoltez que si vous êtes absolument certains de l’identité de la plante!
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Une recette de base pour une quiche délicieuse.
Innombrables variantes possibles: remplacer le fromage de chèvre par un autre, changer les légumes, ajouter des lardons ou du poisson fumé , changer les farines dans la pâte… tout sera bon.
Et elle est parfaite chaude ou froide, passe très bien au congélateur en portions individuelles… une petite salade avec et le dîner est prêt!
(une pâte toute prête fait certainement l’affaire, mais c’est si facile à préparer, et personnalisable à l’infini: une peu d’herbes, des épices, un zeste d’agrumes… )
mesurer dans un verre-doseur, en utilisant la graduation farine:
250g farine (j’aime bien moitié seigle-moitié blé type 80 ou 110, mais tout blé va bien ou ce que vous voulez) + une demie cuillerée à café de bicarbonate de sodium
50g d’huile d’olive
50g d’eau bouillante,
un peu de sel, une ou deux c à café de cumin ou carvi ou nigelle ou de piment d’Espelette(facultatif)
Tout mélanger: vous obtenez une boule, facile à étaler, même sans rouleau.
Foncer un moule à tarte haut (ou un moule à gâteau) garni de papier sulfurisé
250g de fromage blanc (j’aime bien avec du chèvre ou de brebis, )
3-4 œufs (selon leur raille)
1 cuillerée à soupe de farine, si le fromage blanc n’est pas très égoutté
300-400g de jeunes feuilles d’orties
300-400g de légumes qui ne rendent pas d’eau à la cuisson (petits pois, frais ou surgelés hors saison, carottes râpées grossièrement, poivrons rôtis au préalable… ce que vous avez trouvé de tentant au marché), des oignons dorés à la poêle, de l’ail…
facultatif: du bon Comté râpé ou du chèvre un peu sec
Pour les orties, laver très soigneusement, dans plusieurs eaux (je lave au moins 4 fois). Ensuite, deux options: mettre les orties dans une grande passoire, verser dessus un ou deux litres d’eau bouillante et presser pour égoutter (les orties ne piquent plus).
Ou mettre vos orties à feu doux pour qu’elles « tombent » et faire évaporer le liquide. (c’est la méthode que je préfère)
Ensuite, c’est facile: mélanger tous les ingrédients de la garniture, c’est joli avec les rondelles de chèvre bien rangées sur le dessus, mais tout en vrac, c’est aussi bon! Du poivre, du sel si vous n’avez pas mis de fromage.
Verser le mélange dans le fond de tarte (pas besoin de faire cuire avant). Je badigeonne parfois mon fond de tarte avec une bonne moutarde .
Direction le four (je ne préchauffe pas): 180°, une heure environ.
C’est tout
Un plat sans sucre ajouté (à la différence de l’immense majorité des plats du commerce) qui vous apporte une part de légumes (sur les 5 à 7 portions de légumes et fruits recommandées), voire 2 si vous accompagnez d’une salade.
Des protéines animales (œufs et fromage blanc) et végétales (dans la farine et les orties);
Des glucides à index glycémique faible: farine complète ou semi-complète (40g de farine par portion si vous coupez en 6: 30g de glucides), un peu dans les légumes , et un apport en fibres qui abaisse l’index glycémique, comme le fait l’apport en protéines;
Un apport en fibres (ortie et autres légumes);
Des lipides de bonne qualité: mono insaturés de l’huile d’olive, saturés et insaturés (on l’oublie souvent) des jaunes d’œuf .
Des minéraux en quantité: potassium, magnésium, phosphore, calcium, silicium, fer
Des vitamines: A (jaune d’œuf), groupe B (farine et jaune d’œuf pour la B12, orties pour la B9), C dans les légumes,
Des antixoxydants: flavonoïdes, rutinosides (quercétol, kaemférol, isorhamnétol)