Si tu prévois pour un an, sème du riz. Si tu prévois pour dix ans, plante des arbres. Si tu prévois pour une vie, instruis les enfants. »
Proverbe népalais

Si tu prévois pour un an, sème du riz. Si tu prévois pour dix ans, plante des arbres. Si tu prévois pour une vie, instruis les enfants. »
Proverbe népalais
Le buddleia ou arbre aux papillons ou lilas d’été est un arbuste de la famille des Scrofulariacées. Il a été découvert au Tibet en 1869 par un missionnaire français, le père Armand David. Il a été décrit par Adrien René Franchet , un botaniste du Museum d’Histoire Naturelle de Paris en 1887.
La notion de service écosystémique est apparue à la fin du siècle dernier. Elle part d’une évidence: l’Homme fait partie des écosystèmes. Un rapport de l’OMS en 2005 tente de déterminer les conséquences des évolutions récentes des écosystèmes sur le bien-être humain: Evaluation des écosystèmes pour le millénaire (MEA = Millenium Ecosystem Assessment) . Le rapport est disponible ici (en anglais).
Les services écosystémiques ont une valeur économique colossale, bien difficile à quantifier.
Je vous propose seulement une énumération rapide de ces services, ainsi qu’une micro-bibliographie pour les plus curieux d’entre vous.
Ce sont les fonctions des écosystèmes, sans lesquelles rien n’existerait: biodiversité, cycle de l’eau, cycle de la matière.
C’est évidemment l’agriculture et l’élevage.
La ressource en eau est essentielle à la santé humaine. Un milliard de personnes sont concernées directement par le manque d’eau, 2.6 milliards par des problèmes d’assainissement. Chaque année, 32 millions de décès sont imputés à des infections transmises par l’eau. L’OMS estime que 54 millions de personnes sont affectées chaque années par des maladies liées à une contamination microbienne de l’eau.
Du coton, des fibres d’ortie, du lin, du bambou, du cuir…
Les écosystèmes fournissent des matériaux pour la construction, végétaux (bois, lianes) et minéraux (marbre, sable etc) , des métaux, dont l’exploitation a des conséquences suer l’nevironnement.
Si l’essentiel des médicaments est issu de la synthèse chimique, la demande en matière première reste importante: pour ne donner qu’un exemple, le paclitaxel, un anti cancéreux, est produit par hémisynthèse à partir de l’if.
Les pharmacopées traditionnelles recourent à des remèdes végétaux, parfois animaux,dont la demande est toujours présente. Il est essentiel que les écosystèmes soient préservés: beaucoup de remèdes anciens tombent dans l’oubli quand la plante se raréfie ou disparaît (un exemple : la fleur de bleuet était traditionnellement utilisée pour apaiser les irritations oculaires, quand le bleuet était une plante banale adventice des champs de blé. Un remède aujourd’hui inusité sinon oublié.
Pétrole et charbon bien sûr, mais aussi bois: le manque de bois se fait cruellement sentir. Dans des régions où la demande en bois excède la ressource, les effets sur la santé humaine sont graves: l’eau n’est pas bouillie, les aliments insuffisamment cuits engendrent des maladies infectieuses, le temps, la fatigue passés à l’approvisionnement en bois pour les usages domestiques réduit le temps disponible pour la culture et les autres tâches essentielles.
Le génome est reconnu comme une ressource naturelle: l’ONU l’identifie comme un bien commun lors du Sommet de la Terre en 1992. L’enjeu est le maintien de la biodiversité.
Le phénomène d’îlots de chaleur, en ville notamment est une préoccupation des urbanistes. Les arbres apportent de l’ombre, refroidissent l’air nocturne grâce à l’évapo-transpiration, les zones herbeuses sont moins chaudes (et ne rejettent pas de chaleur) que les zones bétonnées, une friche, un talus limitent les effets de ruissellement, les inondations, les haies d’arbres réduisent l’impact du vent…
Les arbres utilisent le dioxyde de carbone de l’air pour le transformer en matière organique via la photosynthèse durant le jour, rejetant de l’oxygène dans l’atmosphère. Parallèlement, les arbres respirent, absorbant de l’oxygène et rejetant du dioxyde de carbone. Pendant toute la croissance de l’arbre, les rejets en oxygène sont supérieurs aux rejets en dioxyde de carbone, puis les rejets s’équilibrent.
Un autre phénomène avait laissé un grand espoir pour l’élimination des particules fines. Mais les études sont décevantes: si Londres voyait sa surface plantée passer de 20% actuellement à 30% , la réduction du taux de particules PM 10 ne serait que de 2%.
La circulation de l’eau est régulée par la couverture des terres.
La végétation limite les conséquences des inondations, des glissements de terrain, des avalanches, des tempêtes
Les marais décomposent les déchets grâce à des microorganismes.
Des techniques de phytoremédiation permettent , dans des conditions bien définies, de dépolluer des sols contaminé par des métaux, grâce à des plantes qui s’associent à des microorganismes.
Un sol couvert de végétation est moins sujet à l’érosion. les végétaux enrichissent le sol, notamment en « fixant » l’azote.
La pollinisation est assurée par le vent et par des animaux: on pense aux insectes, mais ils ne sont pas les seuls. Les chauves-souris, les oiseaux interviennent aussi. Ils sont essentiels à la production végétale mondiale: plus du tiers de la production végétale dépend d’eux…
Quelques exemples simples: les jardiniers savent bien que les larves de coccinelles se nourrissent des pucerons. Les mésanges sont les prédateurs naturels de chenilles urticantes.
Ce sont les bénéfices immatériels, les avantages sans valeur marchande
Le contact avec la Nature améliore la santé mentale. Pour les citadins, la présence de parcs, jardins, espaces verts facilite la pratique d’activités physiques.
Un enjeu économique aussi, qui nécessite une attention toute particulière pour la préservation des écosystèmes face au développement même du tourisme.
La nature est source évidente d’inspiration pour les Arts, mais aussi les sciences: le biomimétisme a donné naissance au Velcro (comme les graines de bardane qui s’accrochent aux vêtements, aux hélices des drones (comme les fruits du sycomore) par exemple
La nature est présente dans toutes les religions . Le patrimoine naturel , les coutumes qui s’y rattachent font partie de la culture populaire
Le site de la FAO
http://www.fao.org/ecosystem-services-biodiversity/fr/
Le site de SupAgro
Le site de l’OMS
https://www.who.int/globalchange/ecosystems/fr/
Sur les services écosystémiques rendus par l’agriculture:
http://www.fao.org/3/a-ar584f.pdf
Sur la phytoremédiation:
Jean-Louis Morel Phytoremédiation des sols contaminés La chimie et la nature, coordonné par Minh-Thu Dinh-Audouin, Danièle Olivier et Paul Rigny, EDP Sciences, 2012
https://academic.oup.com/bioscience/article/68/2/134/4791430#107629561