Une découverte ethnobotanique de la flore au cimetière de la Madeleine: les propriétés médicinales, les plantes toxiques, et aussi leur(s) histoire(s): un poison d’autrefois devenu un remède aujourd’hui, un arbuste qui provoque de «faux ulcères», des arbres à la sexualité débridée , un arbre qui rejoint le royaume des morts, une liane qui ceint le front de Bacchus, un bois paré de vertus divinatoires, des arbres voyageurs, des arbres pour les druides, des évadés de jardins botaniques… et Jules Verne évidemment, qui porte, le savez-vous, un nom d’arbre et a créé un conquérant solide comme le chêne…
Où?
Rendez-vous à l’entrée principale du cimetière de la Madeleine (en face de la marbrerie)
Quand?
Samedi 11 juillet à 10h30
Durée 1h30 à 2h
Comment?
Tarif: participation consciente
Inscription au 06 95 38 28 28
Sortie proposée par Sabine Robin, docteur en Pharmacie et phytothérapeute.
Fonde le Progrès de la Somme avec Frédéric Petit et Jules Lardière en 1869
NB journal interdit à la Libération, car accusé de collaboration.
NB un ancien ouvrier typographe du journal, Lucien Lecointe devint maire d’Amiens (après Georges Antoine et avant Jean Catelas)
Ministre de l’Intérieur, de l’Instruction publique,
Sous son ministère, l’État fit l’acquisition des collections du musée Guimet (1885) et la section des sciences religieuses fut créée à l’École pratique des hautes études (1886).
Inhumé à La Madeleine
Monument de Jacques Perrin bd de Belfort.
Charles du Fresne du Cange
1610-1688
Il fuit Amiens ravagée par la peste en 1669
Linguiste philologue, glossaires latin, grec et français. Etudie le passage du latin classique au latin impérial puis médiéval et enfin au français.
Le bouillon-blanc Verbascum thapsus Scrophulariacées
Une plante facile à reconnaître, sur les talus, les friches. On l’appelle cierge de Notre-Dame: utilisée comme cierge le 15 août, herbe de Saint-Fiacre: pour sa floraison en fin d’été (St Fiacre se fête le 30 août).
La fleur de bouillon-blanc fait partie des « espèces pectorales », avec la violette, la mauve, le tussilage, le coquelicot, la guimauve et le pied-de-chat.
La fleur est une adoucissante des voies ORL (maux de gorge, toux d’irritation, irritations de la bouche) . Des auteurs anciens la recommandaient pour les irritations de l’estomac, mais cet usage est tombé en désuétude.
L’infusion doit être bien filtrée, et on peut adjoindre une pincée de bicarbonate de sodium pour tamponner son acidité. On peut aussi faire infuser dans du lait: c’était la pratique ancienne contre la tuberculose.
Vous pouvez préparer une teinture-mère (à de fleurs fraîches) ou une teinture (à base de fleurs sèches), en laissant macérer les fleurs dans de l’alcool (1 partie de fleurs dans 5 d’alcool), puis filtration et stockage en , flacons de verre teinté, bouchés, à l’abri de la lumière, la posologie adulte est alors de l’ordre de 15-20 gouttes 2 ou 3 fois par jour.
Attention aux graines qui sont toxiques: les braconniers en jetaient dans les eaux dormantes pour engourdir le poisson!
L’armoise
Artemisia vulgaris Astéracées
L’herbe-aux-cent-goûts
Un chapelet d’armoise jeté dans le feu de la Saint-Jean, avec l’incantation » que toute ma malchance parte avec ceci » garantit une année de prospérité et de bonheur…
Une herbe que les cuisiniers remettent à l’honneur: en Occident, elle parfume les volailles, en Chine et au Japon, le riz gluant.
Son purin est un insectifuge efficace.
Elle est anthelmintique (vermifuge) comme la tanaisie, stomachique (facilite la digestion).
Les infusions soulagent les douleurs de règles, elle serait emménagogue .
L’armoise présente un risque abortif, même en tisane: ne jamais donner à la femme enceinte, il s’agit d’une véritable contre-indication.
La feuille d’armoise: la face inférieure est argentée.
Son huile essentielle est réglementée en raison de la présence de thuyone, qui peut provoquer des crises d’épilepsie et des avortements. La législation française est protectrice (vente exclusive en pharmacie), hélas, on la trouve sur Internet sans le moindre contrôle. Elle est réellement à risque: ne l’utilisez pas.
L’armoise est parfois fumée comme la marijuana. Les bâtonnets d’armoise servent de moxa.
Le genre Artemisia comporte deux autre plantes que vous connaissez, l’estragon (Artemisia dracunculus) et l’absinthe (Artemisia absinthium).
En Ukrainien, armoise se traduit par herbe (bylj) noire (tcherno): c’est l’étymologie de Tchernobyl.
Auteur de l’article: Sabine Robin, docteur en Pharmacie, DU phyto-aromathérapie clinique, DU micronutrition exercice et santé.
L’auteur déclare ne présenter aucun conflit d’intérêt financier avec l’industrie pharmaceutique ou laboratoire ou fabricant de produits ou matériels médicaux.
La douce-amère est toxique: ses noms vernaculaires sont clairs à cet égard: tue-chien, crève-chien… mais d’autres noms laissent entrevoir des usages médicinaux anciens (herbe à la fièvre, herbe de Judée, vigne de Judée) : c’est la dose qui fait le poison.
Les plantes sauvages sont en vogue. Le plaisir de cueillir , de consommer sa récolte est à la portée de tous. Pourtant chaque année, des intoxications nous rappellent que les plantes peuvent être toxiques. Quelques conseils pratiques: d’abord, identifier avec certitude.