Examens 2022

Phyto aromathérapie clinique 2ème année

Une proposition de réponse à l’examen de phyto-aromathérapie clinique, 2ème année, de juin 2022 (Sorbonne Nord). Bonnes révisions à toutes les personnes concernées !

1- Madame H., 30 ans, a une sciatique. Elle est enceinte de 4 mois. Elle n’a pas d’ATCD particuliers, signale toutefois une allergie aux noisettes et au pollen de bouleau. Que proposez-vous ? (/4)

La grossesse implique des précautions avec les HE : pas de voie orale, pas de voie cutanée pure ou diluée.

Dans cette indication, les deux seules voies possibles (inhalation sèche et diffusion atmosphériques) ne sont pas pertinentes.

L’allergie aux noisettes exclut de facto les HV noisette, noix, voire amande douce, (les substances allergènes répertoriées, de structure protéique, sont réputées absentes de l’huile végétale correctement extraite. Néanmoins, la prudence est de mise) ou dans ce cas avec une touche d’essai 48h avant l’utilisation. L’allergie au pollen de bouleau exclut , par prudence également, l’utilisation de bourgeons de bouleau verruqueux, et par similitude d’aulne.

On recherche une activité antalgique, ou antiinflammatoire.

Les mesures non médicamenteuses : étirements doux, massages, chaleur sont à proposer, sous contrôle d’un professionnel de santé.

S’assurer d’une hydratation suffisante.

On peut proposer un massage avec un macérât huileux d’arnica Arnica montana(dans une huile d’olive ou de tournesol) , voire de millepertuis Hypericum perforatum(attention en ce cas à une exposition solaire en raison de l’effet photosensibilisant). L’huile de calophylle Inophyllum calophyllum, est une option, de préférence diluée de moitié dans une huile plus fluide afin de faciliter l’application (par ex noyau d’abricot, sésame …).

Un hydrolat d’hélichryse italienne est envisageable en massage, ponctuellement, en évitant une application sur l’abdomen, à faire suivre d’une application d’huile végétale pour limiter l’effet asséchant.

2-Le 1,8 cinéole. (/2)

Synonyme eucalyptol (on trouve aussi cajeputol dans des ouvrages anciens).

Oxyde terpénique , extrêmement répandu , présent dans plus de deux cents HE

Précautions et contre-indications

  • Chez l’enfant (de moins de 7 ans, voire 12 ans pour les HE les plus concentrées comme Eucalyptus globulus) et le nourrisson , en particulier sous la forme de gouttes nasales (risque convulsif, risque de dépression du système nerveux central)
  • Grossesse (et par prudence allaitement)
  • Asthme pour les HE qui contiennent > 70-80 % de 1,8 cinéole (même si qq études évoquent un effet positif du 1,8 cinéole isolé sur la bronchoconstriction, les HE riches en 1,8 cinéole sont susceptibles d’être mal tolérées par un patient asthmatique: encore une fois, une HE ne se réduit pas à son composant principal)
  • Effet promoteur d’absorption, effet inducteur des cytochromes : à prendre en compte par principe.

Activité

Dominée par son tropisme respiratoire :

Mucolytique, expectorant (stimule les glandes à mucine et l’activité des cils bronchique), antiinflammatoire de l’arbre bronchique et spasmolytique sur la trachée.

antibactérien régulièrement actif sur Staphylococcus aureus ,

immunomodulant augmente les β et γ globulines

3 HE qui contiennent plus de 50 % de 1,8 cinéole

HE Eucalyptus globulus 70 -80%

HE Eucalyptus radiata 50-60 %

HE Cinnamomum camphora ct 1,8 cinéole Ravintsara 60 %

HE Rosmarinus off ct 1,8 cinéole (Romarin chémotype cinéole) 50 %

HE Cinnamosma fragrans = Mandravasarotra 50 % (vérifier la chromato : de 35 à 90%!)

3- Huile essentielle de Origanum majorana

Marjolaine à coquilles, famille des Lamiacées, issue de l’hydro distillation de parties aériennes fleuries.

À la différence des autres origans, elle est dépourvue de phénols.

Composition :

des monoterpènes (45 % environ),

des monoterpénols (45 % environ , avec 35 % environ au total de terpinéol-4 et 10 % de thujanol), ce qui lui confère une activité antiinfectieuse marquée.

Indications :

Activité antiinfectieuse, sur la sphère respiratoire, active sur le HSV : herpès labial, antifongique.

Elle est parasympathomimétique, à la différence des autres HE Origans : on la qualifie d’équilibrante, avec des utilisations dans les dystonies neurovégétatives, et avec prudence, dans les manifestations de type asthmatique déclenchées par peur, anxiété etc.

Les modes d’utilisation privilégiés

sont la voie cutanée diluée (dans une HV, 1 à 30 % selon l’indication, l’âge du patient, la surface et la fréquence d’application souhaités), l’inhalation sèche.

Précautions

Pour toute application cutanée, il est recommandé d’effectuer un test de tolérance au pli du coude 24-48h avant l’utilisation thérapeutique.

4- Huile de calophylle

Calophyllum inophyllum, Famille des Clusiacées

Noms vernaculaires : Tamanu (Polynésie), foraha (Madagascar), laurier d’Alexandrie

Arbre haut de 20m environ, origine Takamaka (île de la Réunion)

Le fruit est une drupe, la chair est comestible. L’ HV est extraite des amandes séchées 2 mois au soleil , coupées en 2 pour éviter le développement bactérien.

HV semi siccative

Un arbre donne 100kg de fruits et 5kg d’huile par an

NB indice d’acide élevé, si usage prolongé, diluer à 10-20 %… mais risque d’irritation très théorique !

Composition

AG saturés > 25 % (stéarique et palmitique)

AG insaturés

ω 6 linoléique 36 %

ω 9 oléique > 38%

ω 7 AGMI palmitoléique 0,8 %

Huile brute : 20 % de résines et AG. La résine contient des dérivés de coumarine (flavonoïdes)

Propriétés

Cosmétiques

Régénération cutanée (anti vieillissement), adoucissante, protectrice

Thérapeutiques

Elle a son action propre , au-delà de son rôle de véhicule

Anti inflammatoire du système ostéo articulaire (sport, rhumatismes, arthrose)

Cicatrisant (brûlures, eczémas secs et suintants, psoriasis, acné, nécroses, escarres, plaies qui traînent…)

Tonique et protecteur capillaire (varices, hémorroïdes, couperose)

antiseptique (zona, mycoses, gingivites, mais attention au goût!)

antalgique léger (avec EL millepertuis)

Ethno

Tamanu arbre sacré et tabou en Polynésie, ce qui a permis sa conservation (pas utilisable par le commun des mortels…)

Madagascar : éclaircir les peaux noires

Sur vaginites? sur des extraits en solution saline 1-10 %?

5- Madame F., 24 ans, a des cycles irréguliers, avec un syndrome prémenstruel marqué (irritabilité, mastodynie), et dysménorrhée, elle porte un DIU cuivre. Elle avait l’habitude de prendre Flurbiprofène, mais elle a des gastralgies fréquentes. Le phloroglucinol, le paracétamol ne la soulagent pas.

Elle est épileptique, avec un traitement de carbamazépine « depuis toujours », et va bien par ailleurs.

Que proposez-vous ? (/4)

Même s’il existe des HE compatibles avec des ATCD d’épilepsie, il n’est pas raisonnable d’en proposer en première intention.

Le syndrome prémenstruel devra donc être abordé par un autre biais.

Veiller aux apports nutritionnels (en particulier ω 3, Mg). Penser aux remèdes de phyto (matricaire, mélisse), aux mesures non médicamenteuses (chaud ou froid sur le bas-ventre pendant les règles).

On pourra proposer huile d’onagre per os, à raison de 2 voire 3g par jour, du 16ème au 25 ème jour du cycle, si les cycles sont réguliers sur 28j. Si les cycles ne sont pas réguliers, il est plus simple de commencer dès les premiers signes de syndrome prémenstruel , pour 10 à 12 jours (le cas échéant, arrêter au début des règles, de préférence 2 ou 3 jours avant quand c’est possible).

NB une CI a longtemps été décrite pour onagre et épilepsie. Il s’avère qu’elle est sans objet!

Un massage du bas-ventre avec HA est envisageable au moment des règles (par ex matricaire, camomille noble, lavande), à faire suivre d’une application d’HV.

En gemmo, framboisier Rubus idaeus en 1ère partie de cycle et pommier Malus communis en deuxième partie (en macérât-mère glycériné, de l’ordre de 15 gouttes dans un peu d’eau).

Et bien sûr, refaire le point avec le gynécologue.

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