Les orties

Les orties Urtica dioïca, U.urens, Urticacées

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Vous les connaissez: les feuilles piquent!  c’est pourtant une plante comestible (se munir de gants pour la cueillette) car les poils urticants sont inactivés par la cuisson. (les conseils de cueillette, c’est par ici). C’est une plante médicinale: les parties utilisées sont les feuilles et les racines, avec des indications différentes.

Un trésor nutritionnel

L’ortie est riche en minéraux, en vitamines ( B9 ou acide folique, C, E), en protéines, en anti-oxydants. Elle contient aussi du fer , en quantité extrêmement variable selon la saison, la nature du sol, l’exposition au soleil . (Gardons à l’esprit que le fer végétal est mal assimilé par l’organisme, le fer « héminique » animal est mieux absorbé). un article par là. Avantage dans l’ortie: la présence simultanée de vitamine C qui facilite l’absorption du fer, et d’acide folique qui intervient dans la synthèse des globules rouges.

ortie naturopathie minéralisation

Parmi ses minéraux, le bore (à condition que le sol en contienne encore!) qui facilite la minéralisation osseuse associé au calcium: une bonne plante pour garantir des os solides. L’ortie contient aussi du sélénium et de la silice, du phosphore, du magnésium en quantité très inconstante, du potassium, du cuivre, du manganèse…

La feuille d’ortie est riche en protéines (5-6 g pour 100g de feuilles fraîches), et surtout contient les 8 acides aminés dits essentiels (alors que les céréales sont dépourvues de lysine et que les légumineuses sont dépourvues de méthionine).

Qui a dit « mauvaise herbe »? La feuille d’ortie est un complément multivitamines et minéraux à elle seule! une recette ici de tarte aux orties

Une plante médicinale

En tisane, la feuille d’ortie est diurétique du fait de ses minéraux, et surtout minéralisante: c’est la plante de base des consolidations de fractures, des cheveux et ongles fragiles, et bien sûr du maintien de la masse osseuse.

Loin des indications officielles, mais une utilisation de bonne femme (et une nouvelle fois, je l’écris avec grand respect car un remède bonne femme est étymologiquement un remède bonne fame, c’est-à-dire de bonne renommée): la feuille d’ortie facilite la montée de lait. Ne pas hésiter à préparer des soupes, des gratins, des quiches avec de l’ortie !

Si aujourd’hui peu de jeunes mamans en prennent, les éleveurs ne s’y trompent pas… l’ortie est un complément classique des vaches laitières qui ont la chance de vivre dans un élevage orienté bio.

La racine d’ortie a des indications très différentes: elle soulage les symptômes liés à l’hypertrophie bénigne de la prostate.

Précautions et contre-indications

Elles sont fort peu nombreuses… pas de problème particulier en plante alimentaire, sa richesse en vitamine K peut simplement expliquer une variation de l’INR chez des patients traités par AVK (mais c’est vrai avec beaucoup de légumes). Par principe, les tisanes sont déconseillées chez l’enfant de moins de douze ans et la femme enceinte, et en cas d’œdème.

Et d’autres usages

Et n’oublions pas le purin d’ortie, fongicide, insecticide et régulateur de croissance, le favori des jardiniers qui se préoccupent de l’environnement… En outre, l’ortie est un dépolluant naturel car elle assimile l’excès d’azote du sol.

Et un dernier usage: la tige d’ortie est une fibre textile souple, légère et résistante. Son usage est attesté au XVII et XVIIIème siècles en Europe de l’Est. Supplantée par le coton, elle revient en force, dans le cadre des recherches de textiles écologiques. Une alternative intéressante, l’ortie est peu gourmande en eau, alors qu’il faut environ 10 tonnes d’eau pour fabriquer un kilo de coton… pensez que votre T shirt a nécessité environ 2500 litres d’eau!

Un dernier conseil: quelques tiges d’ortie éloignent les mouches des cuisines!

Bibliographie succincte

Paul-Victor Fournier Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France Éd. Omnibus

Marie-Antoinette Mulot herboriste diplômée (sic) Secrets d’une herboriste Éd.Dauphin

Jean Bruneton Pharmacognosie, phytochimie, plantes médicinales , 5ème édition, ED.Lavoisier Tec et doc

Michel Dubray Guide des contre-indications des principales plantes médicinales  Ed.Lucien Souny

Breverton’s Complete herbal, based on Culpeper’s The English Physitian and Compleat Herball of 1653 Éd.Quercus

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